Au quotidien, les chirurgiens-dentistes regrettent l’augmentation des faits de violence au sein même de leur cabinet. Les patients doivent être sensibilisés à cette problématique, d’autant que le gouvernement a fait de la sécurité des soignants une priorité dans l’organisation de notre système de santé.
Les chirurgiens-dentistes de plus en plus souvent victimes d’incivilités et de violence ?
Tous les professionnels de santé, qu’ils exercent à l’hôpital ou en ville, dénoncent une détérioration de leurs conditions de travail. Cette dernière résulte en partie de l’augmentation significative des incivilités et des actes de violence verbale ou physique à l’égard de ces soignants. Les chirurgiens-dentistes libéraux ne sont pas épargnés par le phénomène et tirent, depuis plusieurs semaines, la sonnette d’alarme.
Présidente de l’Union dentaire de la région Centre, Véronique Moulis souligne la banalisation de ces faits de violence et d’incivilités : »On a vu des patients hurler dans tous les couloirs, un patient cracher sur la vitre de la réception… Ça c’est des événements du quotidien« . Le syndicat a ainsi décidé d’une campagne d’affichage national, invitant les patients à mieux se contrôler d’une part, et en leur rappelant les peines encourues en cas d’agression.
Si cette forme d’agressivité a toujours existé, elle prend aujourd’hui des proportions inquiétantes. Pour autant, les professionnels de santé expliquent l’origine de cette évolution, en soulignant les fermetures de centres dentaires, la pénurie de chirurgiens-dentistes, … Les patients ne deviennent pas plus violents au fil des années, mais ils ont de plus en plus de mal à masquer leu colère, leur frustration. Les secrétaires médicales des cabinets dentaires sont en première ligne mais les chirurgiens-dentistes sont de plus en plus souvent contraints d’intervenir au quotidien.
Les autorités publiques à la rescousse des chirurgiens-dentistes et de tous les soignants
Mais le constat dressé par les chirurgiens-dentistes libéraux est partagé par tous les autres professionnels de santé. Les autorités publiques en ont-elles-aussi pleinement consciente, puisqu’elles avaient affiché leur ambition de légiférer en la matière depuis plusieurs mois. Et c’est désormais chose faite, puisque la ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, Mme Agnès Firmin le Bodo, a dévoilé, il y a quelques semaines, le plan intergouvernemental pour la sécurité des professionnels de santé.
Si la santé est un bien commun, alors il est de notre responsabilité collective de s’assurer que les soignants exercent dans des conditions de sécurité satisfaisante : nous le leur devons.
Bien que l’objectif ultime soit d’assurer à tous ces professionnels d’exercer leur art en toute sécurité, il s’agit également d’améliorer significativement les conditions de travail de ces soignants afin de rendre ces métiers plus attractifs. Si le texte officiel liste 42 mesures concrètes, qui seront déployées dans les prochaines semaines ou les prochains mois, il consacre également les 3 axes prioritaires en la matière :
- « Sensibiliser le public et former les soignants»
- « Prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels»
- « Déclarer les violences et accompagner les victimes»
En posant cette sécurité des professionnels de santé en général et des chirurgiens-dentistes en particulier comme une priorité pour notre système de santé publique, le gouvernement entend enfin mobiliser toute la population.
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