Soins dentaires à l’étranger, les risques de voyager pour se soigner

Partir à l’étranger pour se faire soigner dans le seul but de réduire son reste-à-charge représente un choix dangereux avertissent les soignants en général et les chirurgiens-dentistes en particulier. D’autant plus que les dernières évolutions tendent elles-aussi à réduire voire à éliminer tout reste à charge pour les patients.

La santé sans frontières : quand les patients voyagent pour se faire soigner

 

C’est un phénomène, qui prend de l’ampleur en France comme partout en Europe. Les patientes et les patients décident de partir se faire soigner à l’étranger dans le seul but de pouvoir faire baisser leur reste à charge. Ainsi, les Français comme bon nombre de citoyens européens seraient de plus en plus nombreux à céder aux sirènes de ce tourisme médical. Certaines destinations se sont même organisées pour répondre à cette nouvelle tendance. C’est vers le Brésil, que s’envoleraient les patients décidant de recourir à la chirurgie esthétique, vers la Turquie pour qui veut bénéficier d’une greffe de cheveux ou encore vers les pays de l’Est pour profiter de soins dentaires. En 2018, ce sont plus de 32.000 dossiers qui ont ainsi été pris en charge par le Centre national des soins à l’étranger (CNSE). Le nombre de ces touristes d’un nouveau genre explose ces dernières années, avec une hausse de  31 % en 4 ans (24.500 dossiers  comptabilisés en  2014). Et les dernière analyses des autorités publiques laissent voir que le phénomène pourrait s’accroitre encore, malgré l’entrée en vigueur, pour la France, de la réforme « 100 % Santé », mise en place pour lutter contre les refus de soins économiques.

Il faut souligner, que tous les soins dispensés au sein de l’Union européenne sont remboursés par la Sécurité Sociale dans les mêmes conditions que lors de soins réalisés par un chirurgien-dentiste français. Aussi certaines offres de soins dans les pays de l’Est attirent-elles les patients, puisque même avec les frais de voyage et d’hébergement, le reste à charge reste inférieur à ce qu’il serait en restant dans l’Hexagone.

Un tourisme dentaire qui n’est pas sans danger pour les patients

 

Une étude, publiée par le journal Le Particulier, établirait que les soins dentaires seraient ainsi 30% oins cher en Espagne par rapport à ceux pratiqués en France, 50 % moins onéreux en Hongrie et jusqu’à – 70 % en Roumanie. Les chirurgiens-dentistes sont pleinement conscients de ce phénomène, comme l’explique le Dr Alain Vallory, secrétaire général du syndicat des chirurgiens-dentistes de France    : « Le tourisme dentaire s’inscrit avant tout dans une démarche financière pour réaliser des soins complexes à prix avantageux »,

Ces mêmes chirurgiens-dentistes soulignent également   les dangers, que peut représenter un tel choix. Se faire soigner à l’étranger implique, le plus souvent, des temps réduits pour réaliser tous les soins avec des problèmes pouvant apparaitre notamment pour la cicatrisation.  De la même manière, les dentistes insistent sur les soins à plus long terme. Si les patients peuvent souffrir d’une infection en lien direct avec les soins reçus à l’étranger, ils n’auront d’autres choix que de se faire alors soigner en France. Si le traitement réalisé en Hongrie ou en Roumanie se révèle déficient ou inapproprié, les couts pour remédier à la situation seront alors à la charge du patient. En d’autres termes, tous les acteurs concernés déconseillent cette solution du tourisme dentaire, en insistant sur les avancées permises ces dernières années par la réforme du « 100 % Santé ».

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