Les professionnels de santé en général, et les chirurgiens-dentistes en particulier, voient leur rôle et leurs missions redéfinies tant en fonction des innovations que par rapport aux nouvelles attentes des patients. Alors quelles pourraient être les nouvelles missions du chirurgien-dentiste ?
Le chirurgien-dentiste de demain, un professionnel de santé plus central dans les parcours de soins ?
On connait de mieux en mieux les interactions et les liaisons, reliant l’état de santé d’un patient et sa santé bucco-dentaire. Certaines pathologies trouvent leur origine et / ou se développent notamment à cause de pathologies bucco-dentaires. Aujourd’hui, le chirurgien-dentiste reste le professionnel de santé le plus apte à expliquer ces relations, à les faire comprendre aux patients et surtout à pouvoir donner des conseils pratiques au quotidien pour lutter contre leurs conséquences. Mais à l’heure où les autorités publiques cherchent à alléger la charge de travail des médecins (« Libérer du temps médical » est devenu une priorité en termes de santé publique) notamment en déléguant certaines de leurs tâches à d’autres professionnels de santé, on peut imaginer que le chirurgien-dentiste va voir son rôle et ses missions évoluer dans les années à venir. Le chirurgien-dentiste de demain pourrait être le professionnel, vers qui les patients s’orientent pour les soins bucco-dentaires en général (douleurs et urgences dentaires, parodontite, caries, …), mais il pourrait être également un soignant diagnostiquant plus aisément certaines pathologies grâce aux innovations technologiques et techniques, attendues par les observateurs.
Le dentiste du futur, un professionnel aux missions élargies ?
Depuis plusieurs décennies, le quotidien du chirurgien-dentiste a déjà été profondément impacté par ces innovations, qui non seulement se multiplient mais sont aussi de plus en plus rapides. La dentisterie numérique n’est qu’un aspect de ces évolutions. Déjà, dans certains pays où la législation le permet, des robots sont déjà capables de dispenser des soins à la place du dentiste professionnel. Au-delà de ces évolutions possibles pour la profession, les chirurgiens-dentistes pourraient bien devenir, dans les années à venir, des professionnels spécialisés dans le diagnostic de certaines pathologies. C’est un des projets, que suivent des professionnels de la santé bucco-dentaire et des chercheurs de l’INSERM dans la région de Toulouse. Ces derniers veulent en effet tirer profit des innombrables informations contenues dans la salive de tout un chacun. Chercheur à l’initiative du projet, Matthieu Minty, maître de conférence universitaire, explique comment les échantillons de salive pourraient permettre d’optimiser les diagnostics précoces : « On peut y détecter de plus en plus de pathologies, notamment neurodégénératives, comme Alzheimer, ou encore des cancers oraux faciaux qui dont on trouve des prémices dans la salive avant même qu’on puisse les détecter dans le sang.” Puisque la salive est un fluide plus facilement prélevable et analysable que le sang, les chercheurs ont donc l’ambition de permettre aux chirurgiens-dentistes de s’appuyer sur cette possibilité pour voir leur rôle s’accroitre en matière de prévention notamment. Ces chercheurs élaborent ainsi une couronne connectée. Posée par les chirurgiens-dentistes, cette couronne permettrait d’accéder en permanence et en temps réel à la salive afin de pouvoir l’analyser. Les applications sont immenses comme l’a récemment expliqué le professeur Vincent Blasco-Baque aux journalistes de France 3 : « Une couronne connectée permettrait d’avoir un suivi glycémique à la demande, et d’éviter les dispositifs compliqués, avec aiguilles”.
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