Le tourisme dentaire, les risques de soins dispensés à l’étranger !

Plutôt que de renoncer aux soins bucco-dentaires, dont ils ont besoin, certains patients préfèrent partir à l’étranger pour bénéficier de tarifs plus attractifs. Si le tourisme dentaire peut se comprendre sur un plan économique, les chirurgiens-dentistes alarment aussi sur le dangers que cela peut représenter pour les patients eux-mêmes.

Pourquoi le tourisme dentaire continue de séduire des patients français ?

 

Pour les Françaises et les Français, prendre soin de sa santé bucco-dentaire s’impose comme une priorité, même si cette dernière peut apparaître freinée par des obstacles de taille. En premier lieu, les déserts médicaux, qui concernent aussi les cabinets dentaires, peuvent rendre difficile voire impossible de prendre rendez-vous chez un chirurgien-dentiste. D’un autre côté, le coût des soins bucco-dentaires peut être considéré comme un véritable frein. Le renoncement aux soins (bucco-dentaires) pour des raisons économiques apparait ainsi être une réalité quotidienne pour un grand nombre de patients. C’est notamment pour lutter contre cette difficulté, que le gouvernement a organisé le dispositif « 100 % Santé ». Depuis 2018, un accord a ainsi été signé entre l’Assurance Maladie, les complémentaires Santé et les chirurgiens-dentistes pour proposer des soins sans reste à charge pour les patients (ou avec des reste à charge plus supportables). Même si les chirurgiens-dentistes figurent parmi les professionnels, ayant le plus activement contribué au succès de cette réforme, nul ne peut contester que certains soins bucco-dentaires restent, aujourd’hui encore, une dépense conséquente pour certains patients. Et une partie de ces derniers préfèrent alors trouver un cabinet dentaire à l’étranger pour pouvoir bénéficier des soins dont ils ont besoin. Ce tourisme dentaire constitue, selon les chirurgiens-dentistes mais aussi selon le ministère de la santé, un choix pouvant se révéler risqué.

 

Des soins bucco-dentaires à moindre coût, une véritable menace pour les patients ?

 

Partir à l’étranger pour des soins bucco-dentaires reste une réalité, comme le rappelle une récente étude de l’association 60 millions de consommateurs. Cette dernière a recensé, pour la seule année 2018, plus de 32.000 patients partis dans un autre pays de l’Union Européenne pour se faire soigner. Il ne s’agit ici que des soins réalisés au sein de l’Union européenne, soins remboursés par l’Assurance Maladie au même titre que les soins dispensés dans un centre dentaire français. Les données concernant les soins dispensés en Turquie ou en Asie (deux destinations privilégiées pour le tourisme dentaire) demeurent, quant à eux, plus difficiles à établir de manière précise. Toujours est-il que pour ce qui concerne les soins dans l’Union Européenne, l’augmentation reste spectaculaire puisqu’elle a progressé de 31% en 4 ans (entre 2014 et 2018).

Ces chiffres du Centre national des soins à l’étranger (CNSE), l’organisme officiel chargé de la gestion des remboursements à l’étranger, alarment les professionnels de santé. En effet, les chirurgiens-dentistes soulignent les différences pouvant exister d’un pays à l’autre, tout en rappelant la qualité du système de soins en France, qualité vantée par tous les pays à travers le monde. Si l’intérêt des patients français pour ces soins dispensés en dehors de l’Hexagone est incontestable, certaines organisations se sont même organisées pour créer de véritables agences de tourisme dentaire, conciliant soins dans un cabinet dentaire en Espagne, en Hongrie ou au Portugal et activités touristiques traditionnelles. Les chirurgiens-dentistes s’inquiètent de ces « offres tout compris », faisant de la santé bucco-dentaire un « bien de consommation » comme un autre. Pourtant, les risques existent bel et bien. Comment gérer une infection après la pose d’un implant si ce n’est que se tourner vers les chirurgiens-dentistes, ayant procédé à l’intervention ? Mais quand 1.000 ou 2.000 kilomètres séparent les patients de leurs soignants, ces déplacements deviennent plus difficiles voire même impossibles.

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