En attendant les premiers effets des nouvelles politiques en matière de formation des chirurgiens-dentistes, comment améliorer la prise en charge actuelle ? En optimisant ce qui peut l’être. Pour les chirurgiens-dentistes comme pour l’ensemble des soignants, une des voies à privilégier reste la lutte contre les rendez-vous non honorés.
Optimiser la prise en charge des patients au quotidien
Les patients comme les professionnels de santé souffrent, depuis plusieurs années, d’une pénurie de soignants. Le gouvernement multiplie les efforts pour apporter des solutions efficaces à cette situation, mais chacun est conscient que cette désertification médicale ne sera pas solutionnée en quelques semaines. Il faudra attendre plusieurs années, notamment pour attendre de voir les premiers effets des politiques décidées en matière de formation de ces futurs professionnels de santé.
C’est pourquoi, tous les acteurs sont pleinement mobilisés pour optimiser le fonctionnement du système de santé. Et les rendez-vous non honorés sont, depuis plusieurs mois, au cœur d’une polémique qui pourrait trouver une issue, dans les semaines à venir.
On comptabiliserait en France plus de 57 millions de rendez-vous non honorés. Chaque rendez-vous désorganise l’agenda du professionnel de santé concerné. D’autant plus que leurs emplois du temps sont déjà surchargés. En ambitionnant d’inciter au civisme, les professionnels de santé sont certains qu’ils pourraient éviter une grande partie de ces « lapins ». Certaines professions de santé sont plus concernées que d’autres.
Interrogé par les journalistes de France Info, le Dr Fabrice Katan, chirurgien-dentiste, souligne même que sa profession est plus impactée que les autres :
« Les gens ont une sorte de pulsion lorsqu’ils souffrent. Au moment d’y aller, ils souffrent moins et se disent que ça va aller »
De la sensibilisation à la taxe lapin, des solutions multiples pour quel résultat ?
Les soignants en général et les chirurgiens-dentistes en particulier rappellent que ces rendez-vous non honorés sont intolérables, quand ils sont contraints de refuser la prise en charge de nouveaux patients. Pour les chirurgiens-dentistes, cela concernerait quand même 6,2 % de leurs rendez-vous alors que cela n’affecte que 2.6 % des kinés libéraux.
C’est pourquoi les sénateurs ont déposé un amendement proposant l’instauration d’une « taxe lapin ». Il s’agirait donc d’une indemnisation forfaitaire payée par les patients ne se présentant pas à leur rendez-vous. Si la mesure est saluée par certains professionnels, elle est dénoncée par d’autres, qui craignent pour la prise en charge des personnes dans les situations les plus délicates.
Lorsqu’on les interroge, ces « patients indélicats » évoquent de multiples raisons à ces lapins, sans qu’une vienne s’imposer. En revanche, tous les acteurs soulignent que ces rendez-vous non honorés progressent significativement depuis l’avènement des plateformes de prise en ligne de rendez-vous médicaux. Le leader Doctolib et ses concurrents permettent en effet aux patients de prendre rendez-vous auprès d’un chirurgien-dentiste en quelques clics et de multiplier les rendez-vous afin de pouvoir choisir celui, qui leur conviendra le mieux (délai, situation géographique, …). En revanche, ils « oublient » d’annuler les autres rendez-vous enregistrés. Ces plateformes ont assuré que leurs algorithmes allaient prendre en compte ce phénomène
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