La mauvaise réputation des chirurgiens-dentistes est-elle justifiée ?

Tout le monde connait la stomatophobie, cette peur ressentie par certains patients lorsqu’il faut prendre rendez-vous avec leur chirurgien-dentiste. Mais celle-ci peut aussi être alimentée par des éléments plus factuels mais tout aussi erronés.

 

La stomatophobie, une peur ancestrale de l’arracheur de dents

 

Un patient sur 10 souffrirait en France de stomatophobie. Cette peur du dentiste reste donc très fréquente, et s’explique le plus souvent par des images que nous avons tous en tête. Les  douleurs ressenties en prenant place dans le fauteuil du chirurgien-dentiste, les histoires mainte fois entendues sur les « arracheurs de dents » d’antan, … Les progrès et les évolutions de la profession au cours de ces dernières années n’ont pas réussi à faire reculer cette peur panique du chirurgien-dentiste. Mais à cette peur irrationnelle s’ajoutent également des craintes fondées sur des éléments plus tangibles et plus rationnels.

Quand l’activité des chirurgiens-dentistes nuit à leur image ….

 

Au-delà de l’imaginaire collectif et de ces images d’Épinal, l’actualité récente peut également conduire à alimenter la mauvaise réputation de la profession. En effet, il suffit qu’un ou deux professionnels de la santé bucco-dentaire défraient la chronique pour qu’un climat de suspicion s’installe au-dessus du métier de chirurgien-dentiste. Par exemple, on se souvient comment une simple émission de télévision, Envoyé Spécial, avait réussi à instiller de sentiment de défiance vis-à-vis des professionnels de santé libéraux après avoir diffusé un reportage consacré à la fraude à la Sécurité Sociale. Même si les chirurgiens-dentistes n’avaient pas été directement ciblés, ils avaient été « mis dans le même sac » que l’ensemble des autres soignants. On peut également citer, sur cette même thématique, les déclarations parfois brutales de l’Assurance Maladie ou des autorités sanitaires, qui laissent entendre que des efforts doivent être faits par les professionnels de santé. Cette altération de la réputation de la profession de chirurgien-dentiste concerne principalement l’aspect économique du cabinet dentaire.

 

Une réputation à la hauteur de la qualité des soins ?

Mais l’image en termes de qualité des soins peut elle aussi être remise en cause ! N’est-ce pas ce qui arriva, lorsque quelques centres dentaires indélicats ont été fermés par les autorités publiques ? Un amalgame a été fait, et si tous les chirurgiens-dentistes, tous les centres dentaires ont condamné unanimement ces pratiques condamnables, le grand public retiendra qu’il existe un doute, une ombre sur la qualité de ces soins. Que dire enfin, quand des chirurgiens-dentistes sont poursuivis par des dizaines de patients ? Deux dentistes marseillais ont ainsi marqué les esprits ces derniers mois, notamment lorsque la justice a détaillé leur manière de procéder. Des mutilations volontaires, des soins dispensés sans discernement, des poses de prothèses dentaires systématiques, … Le procès de ces dentistes marseillais a expliqué le fonctionnement d’une petite entreprise, pensée uniquement pour « faire de l’argent » sans aucune considération pour les patients et leurs douleurs …Difficile d’empêcher certains et certaines de généraliser et de laisser leur perception de l’activité du chirurgien-dentiste vierge de toute influence négative.

Pourtant faut-il le rappeler, la quasi-totalité des chirurgiens-dentistes, tout comme la quasi-unanimité des professionnels libéraux de santé, reste intègre et guidé par le seul bien-être de leurs patients. Une évidence, qu’il n’est jamais inutile de rappeler.

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