Les chirurgiens-dentistes répondent fréquemment à des patients, venus les consulter pour des soins de dentisterie esthétique. En revanche, ils mettent en garde contre toutes les dérives que cela peut entraîner, principalement lorsque des « soins » sont dispensés en dehors des cabinets dentaires.
A la recherche du sourire parfait, quand la dentition nous fait perdre la tête
Outre les soins qu’ils prodiguent à leurs patients, les chirurgiens-dentistes jouent aussi un rôle d’information et de prévention. Les professionnels de la santé bucco-dentaire se mobilisent régulièrement que ce soit pour rappeler les bonnes habitudes à prendre pour se brosser les dents, ou qu’il s’agisse d’alerter sur les dangers que peuvent représenter certaines pratiques. Aussi peut-on régulièrement lire des mises en garde contre des tendances « esthétiques », apparues le plus souvent sur les réseaux sociaux. Les dentistes ont ainsi pu souligner les méfaits, que pouvaient représenter un piercing sur la langue. Plus récemment, la profession s’est pleinement mobilisée pour tirer la sonnette d’alarme à propos du limage des dents.
En effet, les plus jeunes sont de plus en plus nombreux à limer leurs dents pour pouvoir afficher un « sourire parfait », alors même que l’opération n’est pas sans risques. Même un chirurgien-dentiste ne peut pas limer les dents d’un patient si ces dernières sont saines, cette opération étant réservée à des situations bien définies (on parle plus précisément de meulage, lorsque l’on évoque les soins pratiqués par le chirurgien-dentiste). A l’instar du blanchiment des dents, toutes ces préoccupations des jeunes générations ont des visées purement esthétiques, et la profession tient à souligner que certains choix faits lorsque l’on a 20 ans peuvent avoir de lourdes conséquences des années, voire des décennies plus tard.
Les bijoux dentaires, quand le strass ou les diamants se fixent sur nos dents
Bien que les cabinets dentaires puissent répondre, en toute sécurité, à ces demandes relevant de ce que l’on appelle la dentisterie esthétique, c’est principalement parce que ces attentes amènent les patients à des « soins » en dehors de tout contrôle médical, que la profession s’alerte. Le chirurgien-dentiste peut accompagner les patientes et les patients, exprimant leur envie d’afficher un sourire hollywoodien ou même de se parer de bijoux dentaires. Ces attentes ne sont pas nouvelles, et vouloir sublimer sa dentition avec du strass ou même de petits diamants n’est pas réservé aux jeunes générations.
Une récente découverte atteste même que cette pratique était courante à …l’époque des Mayas. Des archéologues américains ont ainsi pu étudier 8 dents mayas retrouvées sur trois sites différents. Les résultats de leur étude, publiée dans l’édition du 9 mai 2022 du Journal of Archaeological Science, sont pour le moins surprenant. En effet, on connaissait déjà le goût de cette civilisation précolombienne pour les pierres précieuses « collées » sur les dents. On sait désormais, que les Mayas avaient pris l’habitude de « percer » leurs dents. Cela leur permettait d’insérer une résine végétale, qui, une fois introduite, durcissait pour devenir aussi dure qu’une pierre, et pouvait notamment supporter un « bijou dentaire ». Les archéologues ont surtout mis en évidence, que cette « colle dentaire », fabriquée à partir de goudron de pin principalement et d’huiles essentielles, avaient d’incontestables vertus anti-inflammatoires, antibactériennes et antifongiques Une colle dentaire anti-infectieuse qui semblait également protéger les mayas des caries. Comme quoi les attentes en matière de dentisterie esthétique ne sont pas contraires à la bonne santé bucco-dentaire, un message que les chirurgiens-dentistes peuvent porter aujourd’hui encore …
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