Les troubles alimentaires, anorexie ou boulimie, représentent des pathologies aux multiples conséquences. Un diagnostic précoce est indispensable pour pouvoir pallier des situations complexes, et les chirurgiens-dentistes font partie des professionnels devant se mobiliser pour participer à ces actions de prévention.
Les troubles alimentaires, une pathologie à diagnostiquer au plus tôt
Les troubles alimentaires figurent parmi les pathologies les plus délicates à diagnostiquer. Pour rendre ce diagnostic plus efficient, la Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB) s’est associée à la Haute Autorité de Santé (HAS) pour éditer un guide de recommandations à destination des professionnels de santé. Et les chirurgiens-dentistes font partie des soignants appelés à se mobiliser. On peut distinguer la boulimie de l’hyperphagie boulimique, bien que d’autres pathologies mineures puissent être associées. La boulimie concerne, selon les études, 1.5 % des jeunes générations (11-20 ans) et concerne principalement les jeunes filles. Plus répandue encore, l’hyperphagie boulimique toucherait entre 3 et 5 % de la population.
Si diagnostiquer les troubles alimentaires précocement constitue un enjeu de santé publique, c’est principalement en raison des conséquences que chacun de ces troubles peuvent engendrer. Des troubles physiques pour commencer mais aussi des troubles psychiques qui s’aggravent, puis des conséquences familiales et/ou sociales. Les troubles des conduites alimentaires (TCA) peuvent conduire à une exclusion sociale. Le 2 juin dernier, la journée internationale des TCA a permis à la FFAB d’alerter le grand public et les soignants : « Les troubles des conduites alimentaires (TCA) concernent près d’un million de personnes en France, mais plus de la moitié d’entre elles ne sont pas dépistées et n’accèdent pas encore aux soins ». Le hashtag #NoMoreTCA a été lancé pour assurer cet élargissement de la communication.
Les chirurgiens-dentistes appelés à se mobiliser pour diagnostiquer les TCA
La HAS appelle les professionnels de santé à apprendre à reconnaitre les signes d’alerte pour pouvoir traiter au plus vite les patientes et patients. Les chirurgiens-dentistes ont leur rôle à jouer dans cette vaste politique de prévention au même titre que les médecins généralistes et urgentistes et les gynécologues. Ainsi, le guide des bonnes pratiques met en garde et sensibilise les professionnels aux signes les plus récurrents :
- Erosion anormale des dents,
- « Angle sous-mandibulaire gonflé »
- Perte de poids brutale et importante,
- « Abrasion de la main (due aux vomissements)
- ….
Concernant plus particulièrement les chirurgiens-dentistes, la FFAB insiste sur les conséquences d’un tel déséquilibre alimentaire sur la dentition des patients. Les caries peuvent alors être plus fréquentes, les usures ou fractures des dents constituent un autre signal d’alerte. Pour les patientes souffrant d’anorexie, la déminéralisation des dents représente une véritable menace
Au-delà du diagnostic, qui peut se révéler difficile à poser notamment lors de l’apparition des premiers troubles, les soignants en général et les dentistes en particulier sont invités à accompagner les patientes et patients dans leur acceptation du trouble en lui-même d’une part puis dans les démarches pour une prise en charge globale d’autre part. Un dossier de bonne pratique « Repérage et prise en charge de l’état dentaire par le chirurgien-dentiste » a même été édité.
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