Tourisme dentaire : ce qu’il faut savoir avant de se décider !

Parce qu’ils estiment que le reste à charge de certains soins bucco-dentaires est trop élevé, de plus en plus de patients se décident à prendre rendez-vous chez le dentiste dans un pays étranger. Certains pays de l’Union Européenne ont ainsi tout mis en œuvre pour organiser ce qu’il est convenu d’appeler désormais : le tourisme dentaire.

Faut-il revenir sur les difficultés à obtenir un rendez-vous auprès d’un chirurgien-dentiste dans certaines régions de France ? Pourtant, les débats liés à la désertification médicale et dentaire s’intensifient depuis plusieurs mois. Et lorsque l’on évoque les chirurgiens-dentistes et plus généralement les soins dentaires, un autre sujet revient régulièrement dans les échanges : le tourisme dentaire. Pourtant, les deux doivent être nécessairement distingués, tant les deux sont éloignés. Ce n’et pas parce qu’il manque de chirurgiens-dentistes en France, que les patients prennent des rendez-vous avec des centres dentaires d’un autre pays.

En effet, le plus souvent, ces patients acceptant de traverser les frontières pour une intervention dans une clinique dentaire se décident principalement pour des raisons économiques. Parce qu’ils estiment que les prises en charge de la sécurité sociale d’une part et des mutuelles de santé d’autre part sont largement insuffisantes, ils acceptent de prendre le risque de s’envoler pour l’une ou l’autre des destinations, ayant fait des soins dentaires un véritable atout touristique. Les patients et patientes français limitent cependant la distance du voyage, puisque 95 % du tourisme dentaire se fait dans un pays de la communauté européenne. Pour les patients, outre la proximité de ces pays européens, ce sont l’adoption de règles régissant aussi bien la qualité des soins que l’organisation des remboursements, qui font de ces pays européens de véritables alternatives aux soins dentaires dans un cabinet français.

 

Des soins bucco-dentaires à l’étranger, des destinations se spécialisent

Le Centre National des Soins à l’étranger (CNSE) traite et gère les demandes des remboursements des soins notamment dentaires dans les pays étrangers. Pour ce qui concerne les soins bucco-dentaires, près du tiers de ces remboursement concerne un seul et même pays : la Hongrie. La capitale nationale, Budapest, concentre une grande partie de ces offres de soins dentaires destinés aux Françaises et aux Français. Pionnier en la matière, la Hongrie a rapidement compris l’intérêt de développer cette « spécificité ». Selon les chiffres 2015 dévoilés par le CNSE, les Français ont dépensé près de 4 millions d’euros (3.934.000 € exactement) pour des soins bucco-dentaires. D’autres pays, comme la Bulgarie ou la Roumanie, ont souhaité tirer profit de l’exemple hongrois en développant des cabinets dentaires ultra-modernes. Pour se différencier et se montrer plus attractif que les Hongrois, les chirurgiens-dentistes roumains ont privilégié la baisse des coûts, en promettant des tarifs jusque – 70 % inférieurs à ceux pratiqués en France.

Cependant, derrière la Hongrie, ce sont bien des pays frontaliers de la France, qui attirent le plus grand nombre de patients. L’Espagne (3.226.000 € dépensés par les Français en Espagne pour les soins dentaires), le Portugal, l’Italie et l’Allemagne constituent ainsi la suite de ce hit-parade. Non seulement, ces pays frontaliers attirent par leur ultra-proximité mais aussi par un coût attractif (Une étude du CNSE souligne un écart compris entre 30 et 40 % entre les soins pratiqués en France et ceux pratiqués à l’étranger).

 

Le tourisme dentaire, une aubaine pour les patients ou une prise de risques ?

Si les diplômes des chirurgiens-dentistes hongrois ou espagnols sont reconnus à travers l’Union Européenne, les professionnels français insistent sur les dangers, que peuvent constituer ces voyages décidés à des fins de soins bucco-dentaires. La rapidité d’intervention (avec parfois des poses d’implants réalisées en même temps que celle de la couronne), et l’impossibilité de gérer les (éventuelles) complications et/ou urgences à la suite de ces interventions sont, pour les chirurgiens-dentistes de France, autant de raisons qu’il faut continuellement garder à l’esprit.

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