Alors que certaines régions sont frappées d’une désertification médicale et dentaire, de plus en plus de patients sont amenés à prendre rendez-vous auprès d’un dentiste étranger. Qu’il soit français ayant obtenu son diplôme à l’étranger, ou qu’il s’agisse d’un professionnel de santé de nationalité étrangère, chaque dentiste exerçant en France a pu justifier de sa capacité et de ses compétences. Un élément rassurant à connaitre si vous êtes confrontés à pareille situation.
Quel est le parcours de votre chirurgien-dentiste ?
C’est une question récurrente pour toutes les patientes et tous les patients lorsqu’il s’agit de choisir son dentiste. La question de la compétence et de la qualité des soins dispensés se pose avec d’autant plus d’importance, que la santé bucco-dentaire constitue un aspect essentiel de notre santé en général. Rassurez-vous, car la profession, comme toutes les autres professions médicales, est strictement réglementée et encadrée. Pour pouvoir devenir chirurgien-dentiste, le professionnel doit nécessairement justifier du diplôme d’Etat (DE) de Docteur en chirurgie dentaire, qui s’obtient après 6 années universitaires. Les étudiants peuvent aussi faire le choix d’une spécialisation et s’engager dans 3 ou 4 années supplémentaires en préparant un DES (Diplôme d’études spécialisées), qui sont au nombre de 3 pour les dentistes :
- L’orthopédie-dento-faciale, connue sous le terme d’orthodontie, qui se prépare en 3 années
- La médecine bucco-dentaire (3 ans)
- La chirurgie orale, une spécialisation nécessitant 4 ans d’études supplémentaires.
Pour les patients, cet encadrement constitue un gage de qualité des soins, et vous pouvez donc choisir votre chirurgien-dentiste en toute sérénité. Seulement, tous les dentistes exerçant en France n’ont pas obtenu leur diplôme dans l’Hexagone.
Près d’un dentiste sur 6 exerçant en France a un diplôme étranger
Vous pouvez aussi être confronté au choix d’un dentiste, ayant obtenu son diplôme en dehors de la France. Il peut s’agir d’un étudiant ou d’une étudiante française, parti(e) étudier en Belgique, au Portugal ou dans toute autre pays de l’union européenne, ou d’un chirurgien-dentiste étranger, ayant suivi sa formation dans son pays d’origine. Vous devez savoir, que les étudiants français partant à l’étranger, sont de plus en plus nombreux, notamment en raison de la trop faible capacité de formation de la France (numerus clausus remplacé par le numerus apertus, sélectivité des études dentaires, ….). Ainsi dans la synthèse de la démographie des professions médicales et pharmaceutiques, publiée par la Drees, on apprend que le nombre de chirurgiens-dentistes français, diplômés hors du pays mais dans l’Union européenne, a été multiplié par 6 entre 2012(350) et 2021 (3000). Dans le même temps, le nombre de chirurgiens-dentistes étrangers a été multiplié par 5 (3.300 en 2021). En 2021, 14 % des dentistes exerçant en France exercent avec un diplôme obtenu à l’étranger, soit près d’un dentiste sur 6. Autant dire qu’au moment de choisir votre dentiste, vous serez probablement confronté à cette situation.
Un diplôme étranger pour devenir dentiste, une même exigence de compétences
Si ce phénomène est appelé à perdurer (le nombre de dentistes formés en France dans les années à venir ne sera pas suffisant pour pallier les besoins), vous pouvez néanmoins vous tranquilliser. Pour les diplômes obtenus dans l’Union Européenne, la reconnaissance des diplômes repose sur une analyse détaillée des compétences et des savoir-faire requis pour pouvoir exercer. La directive européenne 2005/35/CE définit et encadre précisément cette « reconnaissance des qualifications professionnelles ». Un accord permet également aux dentistes diplômés au Québec de pouvoir s’inscrire au Conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes pour pouvoir exercer en France (la réciproque est également autorisée). Pour les diplômes obtenus dans les autres pays, le professionnel doit déposer un dossier de demande d’autorisation d’exercice, demande examinée par une commission en se basant sur une liste complète des prérequis exigés. Le conseil de l’ordre de la profession veille enfin à ce que les futurs chirurgiens-dentistes attestent d’un niveau correct dans la maitrise de la langue française.
Pour pouvoir exercer en France, un chirurgien-dentiste aura donc attesté de sa capacité à exercer son activité dans les règles de l’art, tel que définies par le Code de la Santé Publique. C’est donc un élément rassurant si vous devez aujourd’hui vous décider pour le choix de votre dentiste.
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